- Alain Bosser
- Messages : 3
Date d'inscription : 03/11/2020
Corvéable, substituable, périssable...
Mer 16 Déc - 16:09
J’ai hésité à joindre le texte qui suit à mon premier commentaire (parce que trop long pour être une simple citation). Mais compte tenu de son intérêt pour le sujet qui nous occupe – et de sa beauté intrinsèque -, je n’ai pas tardé à le regretter. Le voici donc :
« Le père de Bassam avait exploité un pressoir à olives dans une grange à l’orée du village de Sa’ir, près de la grotte où Bassam avait grandi. A l’intérieur, un cheval blanc tournait en rond sans arrêt, éclairé par une lampe à huile. Le cheval – dont les yeux étaient bandés, afin qu’il n’ait pas le tournis – poussait la barre en bois et faisait se frotter une pierre circulaire contre une autre, broyant les olives, exprimant l’huile.
Ce que Bassam, enfant, n’arrivait pas à comprendre, c’était comment le cheval pouvait tourner toute la journée sans s’écrouler de fatigue. Ce n’est qu’à l’âge de six ans qu’il se rendit compte que trois chevaux blancs identiques se relayaient.
Deux ans plus tard arriva un pressoir électrique et les chevaux furent envoyés dans le champ de pierres, où ils passèrent le restant de leurs jours à décrire, inlassablement, des cercles ».
Colum McCann. « Apeirogon » (p.365). Un apeirogon est une figure géométrique au nombre infini de côtés.
« Le père de Bassam avait exploité un pressoir à olives dans une grange à l’orée du village de Sa’ir, près de la grotte où Bassam avait grandi. A l’intérieur, un cheval blanc tournait en rond sans arrêt, éclairé par une lampe à huile. Le cheval – dont les yeux étaient bandés, afin qu’il n’ait pas le tournis – poussait la barre en bois et faisait se frotter une pierre circulaire contre une autre, broyant les olives, exprimant l’huile.
Ce que Bassam, enfant, n’arrivait pas à comprendre, c’était comment le cheval pouvait tourner toute la journée sans s’écrouler de fatigue. Ce n’est qu’à l’âge de six ans qu’il se rendit compte que trois chevaux blancs identiques se relayaient.
Deux ans plus tard arriva un pressoir électrique et les chevaux furent envoyés dans le champ de pierres, où ils passèrent le restant de leurs jours à décrire, inlassablement, des cercles ».
Colum McCann. « Apeirogon » (p.365). Un apeirogon est une figure géométrique au nombre infini de côtés.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|